Mon défi : jouer les quatre saisons de Vivaldi en 12 mois

Je me lance un grand défi : Apprendre à jouer les quatre saisons de Vivaldi en 12 mois

Depuis le 11 mars 2023, j’ai mon nouveau violon. Un violon ancien qui a un joli son, une amplitude sonore et une richesse de jeu que je n’avais pas sur mon violon précédent. Je suis vraiment conquise.

Premièrement, cela m’a donné envie de jouer de grandes œuvres musicales et l’envie d’augmenter mon répertoire classique. Deuxièmement et par-dessus tout, j’ai eu envie d’augmenter mon niveau pour être à la hauteur de ce violon : une justesse irréprochable, une technique solide et une interprétation élaborée.

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« Et si je pouvais devenir virtuose ? ». Cette question m’est venue à l’esprit, sans prétention mais simplement. Tant qu’à jouer d’un instrument, ou faire quoi que ce soit d’autre, autant le faire bien et dans le maximum de son potentiel, non ?

Alors, je me suis demandée ce qu’était concrètement un virtuose ? Qui l’était ? Puisque c’est le dernier stade, le summum des niveaux, comment le devenir ? Est-ce que tout le monde peut y arriver ? Est-ce un stade qui m’est atteignable ? Est-ce un stade réservé aux seules personnes étant désignées comme telles ou puis-je le devenir aussi ?

En me renseignant, j’ai trouvé qu’il y avait 7 niveaux ‘officiels’ dans l’apprentissage d’un instrument de musique (ou d’autres choses) qui sont :

• Débutant
• Intermédiaire
• Avancée
• Confirmé
• Expert (professionnel)
• Virtuose
• Prodige.

Ce dernier niveau est en fait inclassable puisqu’il est attribué aux enfants qui sont dotés d’un don inné pour le jeu d’un instrument de musique ou pour une autre activité. On ne devient pas prodige, on naît prodige. Exemple : Mozart qui avait déjà écrit avant 7 ans une symphonie, son premier concerto et des menuets. Bobby Fischer qui a 14 ans a remporté l’US Open Chess Championship en 1957 et qui a 15 ans a reçu le titre de grand maître. Shakuntala Devi, qui était dès l’âge de 3 ans un vrai ordinateur humain.

Conclusion : tous les autres niveaux à part celui de prodige sont atteignables dont celui de virtuose !

La définition simple d’une personne virtuose est la suivante (selon Wikipédia) :

Un virtuose est une personne, le plus souvent un musicien, d’une qualité exceptionnelle, un musicien possédant une maîtrise hors-normes de son instrument ou de sa voix. Le qualificatif de virtuose est donné à une personne ayant une technique accomplie, notamment dans le monde artistique.

Et mon niveau ?

Je pratique le violon depuis l’âge de 7 ans.

J’ai fait du violon ma profession en faisant des prestations dans les mariages, en solos dans des récitals et des concerts, en tant que musicothérapeute par le violon auprès des personnes âgées (voici le site internet de mon activité: le violon qui peint), en tant que professeur de violon, en composant de la musique et en faisant des relevés de notes. Mais je ne joue pas dans un orchestre professionnel régional ou national ou autre.

Un musicien peut-il être classé en tant que professionnel uniquement s’il joue dans ce type d’orchestre ? Réflexion à poursuivre ultérieurement.

En attendant, lorsque je m’analyse de façon objective, je me situe au niveau professionnel avec selon moi des effluves du niveau confirmé car je manque de maitrise sur certaines techniques au violon, je trouve ma justesse parfois approximative, mes démanchés ne sont pas tout le temps bien effectué. Je n’ai pas de vélocité qui me permette de jouer des morceaux très rapides. Je ne suis pas à l’aise de jouer dans certaines tonalités comme Do# Majeur. La complexité de certains morceaux m’effraie et je préfère ne même pas les aborder. Je reste dans ma zone de confort.

Julia Fisher, Renaud Capuçon ou Hilary Hahn sont mes références en termes de niveau. « Pourquoi eux, auraient ce niveau et pas moi ? » Cette nouvelle déclaration m’est venue clairement en tête. J’ai eu cette envie énorme de pouvoir jouer à un niveau avec lequel je n’ai jamais joué. Je souhaite augmenter mon niveau et atteindre le niveau virtuose.

Une évidence

Comme une évidence (sans faire allusion à Yves Rocher), j’ai ressorti les partitions des quatre saisons de Vivaldi que j’aime particulièrement. Vivaldi est un de mes compositeurs préféré car sa musique est très expressive, joyeuse, elle surprend parfois par son audace. La musique de Vivaldi est pour mois une musique qui parle par ses notes et racontent facilement une histoire.

Ainsi, il y a 12 morceaux, avec des techniques variées, des thèmes, des tempos et des atmosphères différentes, c’est pour moi l’œuvre clé pour démarrer ma progression.

12 morceaux, 12 mois dans l’année. Bingo ! J’ai décidé d’apprendre les quatre saisons de Vivaldi en 12 mois.

Je voudrais les maîtriser au point de pouvoir les jouer comme si je jouais « Au clair de la lune ».

Ma stratégie

Je pars donc sur 12 morceaux à raison d’un morceau par mois pendant 12 mois. Si pour certain morceau, mon apprentissage va plus vite, j’avancerai sur les autres morceaux.

Nous sommes le 17 octobre 2023 ; je commence par le 1er mouvement de l’Automne des quatre saisons de Vivaldi. Le 17 novembre 2023, je commencerai à travailler le 2ème mouvement de l’Automne et le 17 décembre 2023, le 3ème mouvement, etc.
Je travaillerai continuellement les morceaux des mois précédents tout au long des 12 mois pour toujours les savoir par cœur et m’améliorer.
Le 16 octobre 2024, mon défi sera terminé, et je pourrais m’organiser pour jouer les quatre saisons devant un public.

Echec du #100daysofpractice

Le #100daysofpractice a été inventé par Hilary Hahn et consiste à s’entraîner pendant 100 jours d’affiler et d’en noter les effets. Lire l’article de « strings magazine » pour plus d’informations.

Le 25 janvier 2022 je m’étais lancé, mais sans arriver au bout. Je me suis arrêtée à une vingtaine de jours.

En m’analysant, je réalise que j’avais des objectifs purement techniques (la justesse, les démanchés, les gammes, les positions, etc.) mais pas d’objectifs motivants qui me tiennent à cœur. Je m’entrainais avec des livres d’exercices et quelques morceaux mais mon entrainement devenait insipide.

Ce dont j’avais besoin c’était un « pourquoi » de cœur.

Le pourquoi de mon défi

Mon défi : Jouer les quatre saisons de Vivaldi, est devenu trop excitant pour moi pour que j’apprenne cette œuvre juste pour l’apprendre.

Aujourd’hui mon pourquoi est devenu clair : je veux aller jusqu’au bout de l’exercice en la jouant devant un public avec une mise en scène artistique. Sur ce dernier point, je ne vous en dis pas plus pour le moment. Eh oui, il faut un peu de suspens. Je suis enflammée par ce projet que je vous révèlerais petit à petit.

Etat des lieux sur les quatre saisons de Vivaldi

Dans mon défi de jouer les quatre saisons de Vivaldi, je ne pars pas de zéro.

Laissez-moi vous donner un état des lieux de mon apprentissage sur cette œuvre.

J’ai déjà joué en public (dans des maisons de retraite et à l’église), le 2^ème mouvement de l’Hiver, le Largo. Je trouve que je manque encore de justesse et mon interprétation est moyenne. Je n’arrive pas à faire passer les émotions que je veux.

Puis, il y a au moins 2 ans j’avais entrepris d’apprendre le 3^ème mouvement de l’été, sans arriver à le maitriser complètement et par cœur. Je me suis arrêtée à le jouer toujours avec des erreurs, des fautes techniques et une justesse plutôt approximative. Je manquais de tout. Comme cela remonte à environ 2 ans, je dois le reprendre de zéro.

Cette année au mois d’avril j’ai déchiffré le 1^er mouvement du Printemps. Il reste des erreurs, un manque de plein de chose, et je ne le joue pas au tempo officiel mais bien plus lentement. Je dois donc travailler encore beaucoup dessus. Cela fait des mois que je n’y ai pas retouché.

Je n’ai jamais travaillé sur les morceaux de l’automne. Alors pour Mon défi : Jouer les quatre saisons de Vivaldi, je vais commencer mon défi sur les morceaux de l’automne. Nous en sommes en Automne, ça tombe bien !

Le rapport entre le titre de mon blog et mon défi ?

Le titre de mon blog s’intitule ‘Le violon neuronal’. Quel est le rapport avec mon défi : Jouer les quatre saisons de Vivaldi ? Et bien, pour pouvoir atteindre le niveau que je vise, je sais qu’il va falloir que je m’oriente dans une rigueur, un apprentissage, et une analyse constante de ma progression et que j’optimise de nombreux paramètres dont certainement mes capacités cérébrales, auditives, physiques au niveau de mes gestes, ma précision, ma mémoire, mon focus, mon imagination, ma technique. Je suis certaine que l’optimisation de cette dernière est liée à une méthode d’apprentissage et de développement des capacités que je souhaite trouver, expérimenter et pérenniser.

Pour avoir regardé des master class de Renaud Capuçon, des vidéos d’Eddy Chen, des entraînements d’Hilary Hahn, et pour avoir lu des livres de Yehudi Menuhin ou d’Yvan Galamian donnant leur expertise sur l’entrainement au violon, je me rends compte que jouer au violon relève dans une grande mesure de capacités internes qu’il faut développer.

C’est parti !

Pendant ce défi, je partagerai avec vous mon parcours sous formes de vidéos et d’articles. Je vous ferai part mes réflexions sur l’entraînement au violon, sur les paliers que j’atteindrais (ou non), sur mes découvertes, mes difficultés, mes échecs et mes réussites.
Toutes les deux semaines, je posterais une vidéo de mon avancement.
Je posterai mes vidéos sur ma chaîne YouTube et sur Facebook et j’écrirai des articles sur ce blog.

Je vous donne RDV dans quelques jours sur mon blog et sur mes réseau pour le 1er jour de mon défi et ne manquez pas les suivantes :-).
Si vous êtes violoniste et que vous souhaitez faire le défi avec moi, faîtes le moi savoir en commentaire et n’hésitez pas à partager votre expérience et vos conseils. Si vous avez déjà joué les quatre saisons, dites le moi aussi en commentaire et partagez nous aussi vos conseils.

Au plaisir de vous revoir régulièrement sur mon blog.

Lydie Moutoumalaya du Le Violon Neuronal